Après une traversée du désert en 2024, l’horizon s’éclaircit pour les futurs propriétaires. La double tendance à la baisse – celle des taux d’emprunt et celle des prix – redonne du souffle au marché immobilier. Le pouvoir d’achat des acheteurs remonte en flèche, notamment pour les primo-accédants qui n’ont pas pu sauter le pas ces dernières années. Pierre Chapon, à la tête du courtier Pretto, ne s’y trompe pas dans les colonnes d’Ouest-France : « la capacité d’emprunt s’améliore et le montant d’apport attendu revient autour de 10% du projet ».
L’évolution se mesure en chiffres concrets. Un jeune touchant 2 500 euros nets mensuels pouvait emprunter 145 000 euros sur 25 ans à 4,5% fin 2023. Aujourd’hui, avec le même salaire, sa capacité grimpe à 170 000 euros. Le gain de pouvoir d’achat dépasse 17% – de quoi accéder à un logement plus grand ou mieux situé.
La guerre des banques pour séduire les jeunes talents
Face à cette dynamique favorable, les établissements bancaires redoublent d’offres attractives pour capter les profils prometteurs. La Société générale affiche un taux de 2,99%, quand d’autres comme LCL ou les réseaux mutualistes proposent des bonifications de PTZ et des taux préférentiels spécifiquement pour les primo-accédants.
« La donne a changé. Les acheteurs ont désormais toutes les cartes en main », confirme Pierre Chapon, qui encourage à mettre les banques en concurrence. Plus significatif encore, les prêts à 110% font leur retour, permettant de financer non seulement l’achat mais aussi les frais annexes. Certaines banques proposent même des conditions avantageuses pour les projets incluant une rénovation énergétique.
Un coup de pouce gouvernemental au printemps
L’élargissement du PTZ prévu au 1er avril 2025 va donner un second souffle au marché. Désormais accessible sur l’ensemble du territoire et applicable aux maisons individuelles neuves, cette aide publique permettra à davantage de ménages modestes d’accéder à la propriété en allégeant significativement le coût total de leur crédit.
Le moment pourrait être idéal pour concrétiser un projet immobilier, d’autant que ces conditions favorables pourraient relancer progressivement la demande et, par effet mécanique, stabiliser voire faire remonter les prix dans certains secteurs tendus. Les experts s’attendent à une accélération des transactions dès le second trimestre 2025, particulièrement dans les villes moyennes où le rapport qualité-prix reste attractif.
Pour les hésitants, la fenêtre d’opportunité actuelle combine des taux en baisse, des prix qui n’ont pas encore amorcé leur remontée et des banques en quête de nouveaux clients. Un alignement de planètes qui ne durera peut-être pas au-delà de 2025, surtout si l’inflation venait à rebondir ou si les banques centrales modifiaient leur politique monétaire.