Le chèque énergie, dispositif d’aide financière destiné aux ménages modestes pour le paiement de leurs factures d’énergie, pourrait connaître des changements significatifs en 2025. Face à l’évolution des conditions d’attribution et aux défis posés par la suppression de la taxe d’habitation, le gouvernement envisage de nouvelles modalités.
Le système actuel et ses limites
Actuellement, le chèque énergie est envoyé automatiquement aux foyers éligibles, avec un montant variant de 48 à 277 euros selon les revenus et la composition du ménage. Cependant, la suppression totale de la taxe d’habitation en 2024 a créé des difficultés dans l’identification des bénéficiaires potentiels.Pour pallier ce problème en 2024, un guichet spécial a été mis en place jusqu’au 31 décembre, permettant aux ménages n’ayant pas reçu le chèque de faire une demande. Toutefois, cette solution temporaire soulève des questions sur l’efficacité à long terme du dispositif.
La nouvelle procédure envisagée pour 2025
Pour 2025, le gouvernement étudie une nouvelle approche basée sur l’utilisation des points de livraison (PDL) pour identifier les compteurs électriques et gaz de chaque foyer. Cette méthode serait couplée avec le Revenu fiscal de référence.La nouvelle procédure impliquerait que les bénéficiaires potentiels :
- Transmettent leur numéro de PDL à l’administration
- Fassent probablement une déclaration lors de leur déclaration de revenus
Inquiétudes et défis
Cette évolution soulève des inquiétudes, notamment exprimées par Françoise Thiebault, coordinatrice énergie du CNAFAL, qui craint une « pénalisation des petits revenus ». Le risque principal est de s’éloigner de l’automatisation du dispositif, ce qui pourrait réduire significativement le taux d’utilisation de l’aide.En effet, les chiffres montrent une nette différence d’efficacité entre l’attribution automatique (plus de 80% d’utilisation) et les dispositifs nécessitant une demande active (environ 20% pour le chèque bois/fioul 2022).
Perspectives et améliorations souhaitées
Malgré ces défis, le chèque énergie reste un outil essentiel pour aider les ménages modestes. Plusieurs pistes d’amélioration sont évoquées :
- Une revalorisation du montant de l’aide, inchangé depuis plusieurs années
- L’inclusion des jeunes majeurs et étudiants dans le dispositif
- L’adaptation du système face à l’évolution des sources d’énergie, notamment les énergies renouvelables
Les associations de défense des consommateurs plaident pour une amélioration du système, en particulier pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes et des étudiants souvent confrontés à des difficultés financières importantes.