Les taux des crédits immobiliers en 2025 : entre espoir et incertitude

Le marché des crédits immobiliers amorce un tournant début 2025. Face à une inflation qui s’essouffle, les banques ont assoupli leurs conditions d’octroi, avec des taux moyens qui s’établissent désormais à 3,32% contre 4,20% un an plus tôt. Pour les emprunteurs, cette détente redonne un peu d’oxygène après deux années de hausses continues qui avaient vu les taux quadrupler jusqu’à 4,5% fin 2023.

Une embellie qui profite aux acheteurs

Les établissements bancaires ont allongé la durée moyenne des prêts à 252 mois, du jamais vu. Cette stratégie permet aux ménages d’absorber la hausse des prix tout en conservant des mensualités supportables. Résultat : avec 1000€ par mois, un acheteur peut aujourd’hui s’offrir 6m² de plus qu’il y a un an dans les villes de plus de 90 000 habitants, où les prix ont reculé de 0,3%.

Quelle perspectives en ce début d’année ?

La Banque centrale européenne a baissé ses taux directeurs pour la quatrième fois en 2024, donnant aux banques une marge de manœuvre accrue. Mais l’horizon n’est pas totalement dégagé. La dégradation de la note de crédit de sept grandes banques françaises par Moody’s en décembre dernier pourrait alourdir leur coût de refinancement. Le déficit budgétaire record de la France pèse également sur les perspectives.

Le marché du crédit immobilier traverse une phase charnière. Si certains experts, comme Maël Bernier de Meilleurtaux, anticipent une stabilisation des taux autour de 3% d’ici mars, d’autres signalent des tensions à la hausse qui pourraient porter les taux moyens à 3,70% au printemps. Face à ces incertitudes, les banques maintiennent pour l’instant des stratégies commerciales agressives, avec des taux qui s’échelonnent entre 3,05% et 3,15% sur 15 ans pour les meilleurs profils.

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Cette période pourrait constituer une fenêtre d’opportunité pour les acheteurs disposant d’un apport solide. L’activité a d’ailleurs bondi de 43% au dernier trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023. Mais la prudence reste de mise : le contexte économique fragile et les contraintes réglementaires, notamment le taux d’usure fixé à 5,8% pour les crédits de 10 à 20 ans, continuent d’encadrer strictement les conditions d’accès au crédit.